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Les allergies alimentaires graves 
état des lieux en 2020

Sélina Tscheiller et Dominique Sabouraud-Leclerc


Les allergies alimentaires représentent un enjeu de santé publique majeur, affectant la qualité de vie de nombreuses personnes.

Chaque année, le Réseau d’Allergo-Vigilance recense et analyse les cas d’anaphylaxies alimentaires sévères, rapportées volontairement par ses membres. Retour sur les grandes tendances observées en 2020.


Les chiffres clés de l’année

  • 131 cas sévères signalés (chiffre stable par rapport à 2019).
  • Deux tiers des cas concernent des enfants (67 %).
  • 85 % des patients présentaient un terrain atopique, notamment des antécédents de rhinite allergique (44 %) ou d’asthme (30 %)
  • 3% des cas étaient des réactions graves (grade 4 selon Ring et Brehndt)

Quels sont les aliments les plus en cause ?

En 2020, les fruits à coque et les légumineuses sont restés les principaux déclencheurs d’anaphylaxie sévère :

  • Parmi eux, la noix de cajou (14 %) et l’arachide (12 %) occupent les premières places. Les enfants sont nettement plus concernés que les adultes.
  • Parmi les allergènes animaux, les viandes rouges, les laits de mammifères et les crustacés figurent en tête.
  • Les aliments industriels représentent près de 46% des réactions rapportées, avec parfois un étiquetage incomplet.

Les réactions peuvent se déclencher avec des quantités infimes d’aliments, souvent consommés sans méfiance à domicile ou dans un cadre familial.


Les facteurs aggravants : des éléments à surveiller

Les réactions allergiques graves ne dépendent pas uniquement de l’aliment consommé.
Des facteurs associés peuvent aggraver les risques :

  • Chez les enfants on retrouve principalement : l’effort physique, les températures extrêmes ou les pics polliniques

  • Chez les adultes ce sont essentiellement la consommation d’alcool ou la prise de certains médicaments.

  • Ces cofacteurs sont plus fréquents chez les adultes (49 %) que chez les enfants (25%).

Où surviennent ces accidents ?

La majorité des accidents ont lieu :

  • À domicile (59 %).
  • Chez des proches (17 %).
  • Au restaurant (7 %).
  • A noter les réactions en milieu scolaire (un peu plus de 5%). Inaugurale dans environ 70% des cas. Un PAI ou plan d ‘action était en place dans près de 45% des cas.

Quelques cas rares ont été signalés dans des lieux atypiques, comme des stades ou des aéroports.


Prise en charge : des progrès à faire

Même face à des réactions graves, il n’y a eu aucune prise en charge de l’urgence allergique dans :

18% des réactions chez les enfants (dont un peu moins d’un tiers étaient des réactions inaugurales)

9% des réactions chez les adultes (dont la moitié étaient des réactions inaugurales).

 

Une prise en charge uniquement par le patient ou son entourage, sans prise en charge médicale, est retrouvée dans 14% des réactions rapportées.

Le patient avait une trousse d’urgence (TU) à disposition dans 15% des réactions rapportées en 2020 dont 1 fois sans son stylo auto-injecteur d’adrénaline.
L’auto-injecteur d’adrénaline de la TU a été utilisé par 5,5% des patients avec une injection non réussie chez un patient adulte.

 

L’adrénaline, traitement de première intention en cas d’anaphylaxie, n’a été injectée que dans seulement 22% des réactions.

Une hospitalisation, lorsqu’il y a eu recours à l’adrénaline, a été notée dans 75% des cas, avec une médiane à 8 heures.

Les allergologues rappellent l’importance :

  • De consulter rapidement un allergologue après une réaction suspecte pour prévenir les réactions futures et mettre en place une prise en charge adaptée.

  • D’avoir toujours avoir une trousse d’urgence à portée de main, y compris le stylo auto-injecteur d’adrénaline.
    Nos données montrent que, si une trousse d’urgence est prescrite dans presque 98 % des cas où le patient à consulté un allergologue, elle n’est pas toujours utilisée correctement, voire absente.

  • De bien connaître les cofacteurs de risque (effort, alcool, etc.)

Un rôle collectif dans la prévention

Grâce aux données collectées par le Réseau d’Allergo-Vigilance, nous poursuivons notre mission : mieux comprendre, prévenir et sensibiliser aux risques des allergies alimentaires sévères. La vigilance reste essentielle pour alerter les autorités de santé.


Des informations plus complètes sont disponibles pour les allergologues membres du RAV dans l'espace membres.

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54500 VANDOEUVRE-LES-NANCY

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